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Démystifier les croyances sur le cerveau : vérités et idées reçues

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Elodie Gerbault

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Démystifier les croyances sur le cerveau : vérités et idées reçues

Notre compréhension du cerveau humain est souvent entachée par des mythes et des croyances erronées. De la supposée utilisation de seulement 10 % de notre cerveau aux différences entre les cerveaux masculins et féminins, beaucoup de ces idées persistent malgré des preuves scientifiques claires qui démontrent leur inexactitude. Dans cet article, nous allons explorer certains de ces mythes courants et présenter les faits réels basés sur des recherches rigoureuses.

Les fonctions cérébrales : tout le cerveau est sollicité

Le mythe des 10 % d’utilisation du cerveau

L’une des idées fausses les plus répandues concernant le cerveau est que nous n’utilisons que 10 % de ses capacités. En réalité, cette notion est un mélange de théories scientifiques obsolètes et de confusions journalistiques. Les neurosciences ont prouvé que même lorsque nous sommes inactifs ou endormis, notre cerveau fonctionne à pleine capacité.

Ce mythe trouve son origine dans l’observation que certaines fonctions sont localisées dans différentes parties de notre cerveau. Cependant, bien que des zones spécialisées existent, tout le cerveau travaille ensemble en permanence.

La plasticité cérébrale

Un autre concept mal compris est celui de la plasticité cérébrale. Le cerveau est effectivement malléable et modifiable ; il change et devient plus performant au fur et à mesure que nous apprenons. Cependant, cela ne signifie pas qu’il existe un exercice unique capable de booster toutes ses fonctions simultanément. En d’autres termes, chaque type d’exercice améliore uniquement les compétences spécifiques associées à cet exercice.

Les différences entre les cerveaux masculin et féminin

Observations anatomiques vs performances

Il a longtemps été affirmé que les cerveaux des femmes et des hommes étaient structurellement différents, ce qui expliquerait leurs compétences variées. Par exemple, il était pensé que les filles étaient moins bonnes en mathématiques mais meilleures en expression et mémoire verbales.

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Cependant, des études scientifiques récentes montrent qu’en supprimant stéréotypes et préjugés, aucune différence notable ne subsiste dans les performances académiques ou professionnelles entre les sexes.

Les styles d’apprentissage : une préférence, pas une nécessité

Les styles d’apprentissage : une préférence, pas une nécessité

Auditory, visual, and kinesthetic learning

Il est largement accepté que chacun a une manière préférée d’apprendre : auditive, visuelle ou kinesthésique. Pourtant, cette préférence reste individuelle, et non une nécessité pédagogique. La recherche démontre que l’apprentissage utilisant plusieurs sens est généralement plus efficace qu’un apprentissage limité à un seul mode.

Les âges critiques pour l’apprentissage

L’importance de la petite enfance

Un autre mythe persistant est que tout est déterminé avant l’âge de 3 ans, et qu’après cela, apprendre devient très difficile. Bien qu’il soit vrai que durant la petite enfance, le cerveau forme un maximum de connexions, cela ne signifie pas que l’apprentissage s’arrête après cette période.

Enfants et adolescents peuvent encore apprendre de façon très dynamique grâce à la grande plasticité de leur cerveau, qui continue de créer et renforcer des connexions neuronales.

La musique classique et l’intelligence

La musique classique et l’intelligence

Effet Mozart : une légende urbaine

Le soi-disant « effet Mozart » prétend que l’écoute régulière des compositions de Mozart rendrait plus intelligent. Ce mythe provient d’une étude américaine de 1993 où des étudiants ayant écouté une sonate de Mozart ont montré une légère amélioration dans un sous-test de QI.

Néanmoins, l’idée que l’écoute de Mozart peut rendre quelqu’un plus intelligent de manière générale est largement exagérée et mal comprise. Utiliser un seul style ou méthode d’apprentissage, comme écouter de la musique classique, est inefficace voire contreproductif.

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Les idées fausses et les mythes sur le fonctionnement du cerveau persisteront probablement tant que la vulgarisation scientifique ne se penchera pas suffisamment sur ces questions. Il est crucial de remettre en question ces croyances populaires avec des données scientifiques solides afin de réellement comprendre comment maximiser nos capacités cognitives et éducatives.

  • Ne croyez pas que nous utilisons seulement 10 % de notre cerveau – tout le cerveau est actif.
  • Les garçons et filles auraient des performances égales sans stéréotypes.
  • L’apprentissage plurimodal (multisens) est plus efficient que monomodal.
  • Le cerveau reste plastique même après l’âge de 3 ans, permettant un apprentissage continu.
  • Écouter Mozart ne vous rendra pas significativement plus intelligent.

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À propos de l'auteur, Elodie Gerbault

Avec plus de 13 ans d'expérience au sein de l'Éducation nationale, mon parcours en tant qu'enseignante et directrice de maternelle a été guidé par un dévouement sans faille et une quête incessante d'innovation pédagogique. Ayant eu le privilège d'enseigner à tous les niveaux scolaires, de la petite section au CM2, j'ai cherché à développer une pédagogie adaptée et personnalisée, visant à inspirer mes élèves et à les accompagner dans leur croissance, tant académique que personnelle.

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